jeudi 11 novembre 2010

031 - Deux hydroliennes seront installées dans le fleuve Saint-Laurent à Montréal

Article paru sur le site du devoir

Une entreprise québécoise installera d'ici peu deux prototypes d'hydroliennes qui produisent de l'électricité grâce au courant marin dans le fleuve Saint-Laurent à la hauteur de Montréal.

Le projet pilote, réalisé par l'entreprise RSW RER et d'un coût total de 18 millions, a été dévoilé en grande pompe hier matin à Montréal lors d'une conférence de presse.

L'entreprise a obtenu une aide financière de 3 millions du gouvernement du Québec par le biais de l'Agence de l'efficacité énergétique.

«Nous souhaitons, par cet investissement, que le Québec soit un joueur majeur des énergies émergentes, a affirmé la ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau. Avec nos 40 000 mégawatts d'hydroélectricité, nous sommes déjà des leaders sur le plan mondial en matière d'énergie verte et renouvelable.»

«Notre objectif, c'est non seulement de développer une nouvelle filière avec les hydroliennes, mais également une filière industrielle qui est 100 % québécoise», a ajouté la ministre.

Elle était accompagnée de son homologue fédéral, Christian Paradis, et de représentants de RSW. Le financement d'Ottawa, de 2,8 millions, proviendra de Technologies du développement durable Canada (TDDC).

Les deux turbines TREK, conçues et construites au Québec et d'une capacité de 250 kilowatts chacune, seront immergées dans le fleuve Saint-Laurent près du Vieux-Port de Montréal, au large de la Cité du Havre. Leur production sera suffisante pour alimenter en énergie l'équivalent de 750 foyers.

Mme Normandeau a souligné que l'électricité qui pourrait être produite par des turbines hydroliennes installées dans des cours d'eau de la province demeurerait une source d'énergie complémentaire pour le Québec.

Mais selon la ministre, elle pourrait être essentielle pour répondre à des besoins particuliers, comme ceux de communautés nordiques, qui s'approvisionnent en électricité grâce à des centrales au diesel polluantes et coûteuses.

Impact environnemental


Le vice-président de RSW et responsable du projet des hydroliennes, Imad Hamad, a dit qu'un suivi environnemental très «serré» sera assuré lors de l'installation des turbines. Il a également indiqué avoir travaillé en collaboration avec Pêches et Océans Canada pour respecter les normes environnementales.

Selon M. Hamad, puisque les hélices des hydroliennes fonctionneront à basse vitesse, elles ne risquent pas de gêner les espèces marines. Quant à l'impact sonore, M. Hamad a assuré qu'il serait minime.

Le mouvement écologiste Greenpeace ne partage toutefois pas cet avis et dit voir «d'un mauvais oeil le développement possible d'hydroliennes dans les rivières et les fleuves du Québec».

Dans un communiqué diffusé en fin de journée, le directeur de Greenpeace au Québec, Éric Darier, affirme que «ce n'est tout simplement pas l'option la plus judicieuse dans le contexte actuel de surplus énergétique électrique».

À son avis, les gouvernements auraient dû miser sur des investissements pour augmenter l'efficacité énergétique.

Selon Greenpeace, la stratégie du gouvernement du Québec en matière d'écoénergie pour affranchir le Québec des énergies fossiles «est en panne sèche».

«Bien que Greenpeace soit en faveur des énergies renouvelables, l'annonce d'aujourd'hui des gouvernements est de la poudre aux yeux pour détourner l'attention de l'opinion publique sur l'exploration et l'exploitation des énergies sales au Québec», a ajouté M. Darier.

L'Association québécoise de la production d'énergie renouvelable (AQPR) a pour sa part dit «accueillir avec joie» l'annonce, ajoutant que cela permettra de créer de nombreux emplois dans ce secteur au Québec.

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