mercredi 3 novembre 2010

023 - Les Influenceurs ou un autre court documentaire sur les tendances

Article de Thomas Leblanc provenant de son blog sur cyberpresse : Ville Ouverte.

Êtes-vous un influenceur?
Les mots “tendances”, “créativité” et “influenceurs” me rendent souvent mal-à-l’aise lorsqu’ils sont utilisés par des professionnels du marketing. Souvent galvaudées, ces notions n’ont pas la même signification pour tout le monde. Parlez-en à un artiste ou un publicitaire, pour qui la “créativité” a un sens bien différent. D’ailleurs, l’argument de la créativité est souvent utilisé par les agences de publicité montréalaises pour se mettre en marché, comme lors d’une récente opération de charme à New York.

Nombreux sont ceux à associer créativité et création de richesse économique, même au niveau politique. C’est le cas du célèbre auteur Richard Florida, qui croient (grossièrement) que les travailleurs créatifs peuvent améliorer le contexte socio-économiques des villes où ils choisissent de s’établir.

Dans ce court documentaire d’une agence new-yorkaise (R+I Creative), on brasse encore les clichés qu’on a entendu 1000 fois depuis la sortie du livre The Tipping Point du journaliste Malcolm Gladwell. De façon simpliste, les auteurs de ce documentaire affirme que la “passion” crée les conditions idéales à la création pure et au partage des idées nouvelles.

Constatez par vous-même. Avertissement: ça manque de sérieux, de sens critique et, surtout, d’originalité.


INFLUENCERS FULL VERSION from R+I creative on Vimeo.

Il y a plusieurs années, la lecture de l’essai The Rebel Sell m’avait laissé une impression rarement répétée depuis, celle de comprendre, enfin, le jeu auquel joue la culture cool.

En gros, nous consommerions exclusivement pour exprimer notre position sociale et culturelle, souvent pour déclarer au monde à quel point nous sommes uniques et différents. Ce discours individualiste, possible suite aux combats artistiques de différentes générations de bohémiens, seraient aujourd’hui repris par les corporations pour nous vendre des voitures, des vêtements et des chaussures de sport.

De Montmarte à Greenwich Village en passant par Brooklyn et le Mile-End (ou Lower East Side, dans le documentaire), plusieurs quartiers ont incarné au fil des décennies ce je-ne-sais-quoi cool et créatif auquel la jeunesse occidentale rêverait d’appartenir.

Les succès du groupe Arcade Fire, du magazine Vice ou de la chaîne American Apparel (ces deux derniers ayant été fondé par des Montréalais) ont permis à Montréal de se hisser au sommet des villes qu’on dit “créatives”.

Dans The Rebel Sell, les auteurs soutiennent que ce phénomène de consommation de la contre-culture est à l’origine du désengagement politique réel auquel on assiste en Occident.

Remarquez, je participe personnellement à cette économie de la contre-culture. Parce que c’est amusant. Mais j’en reconnais les limites.

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